Présentation de l’opération :
Petite commune lotoise voisine de Cahors, Saint-Paul-de-Loubressac (500 habitants) a initié une réflexion sur l’évolution de l’école primaire dès 2008, afin de faire face à l’augmentation progressive des effectifs, au besoin de modernisation des équipements (programme « écoles numériques rurales » du Conseil Départemental du Lot) et à la problématique de l’accessibilité pour tous.
Un premier projet de construction neuve de 350 m² intégrant la maternelle et localisé à 1 km du bourg, a été abandonné au profit de l’opération actuelle qui maintient l’école dans le village. Plus rationnel en matière d’investissements (emprise, réseaux…) et de fonctionnement (déplacements générés…), ce choix d’extension de l’école existante a aussi l’avantage de contribuer à redynamiser le bourg, faisant suite à la rénovation du bâtiment mairie-agence postale-commerce.
En accueillant deux classes de niveau élémentaire, cette construction permet de surcroît, par effet rebond, la restructuration de l’ensemble du patrimoine public. L’ancienne école, actuellement utilisée comme garderie et pour les activités périscolaires hébergera à terme la cantine, libérant ainsi le foyer rural destiné à des usages exclusivement associatifs.
Le projet a également continué d’évoluer en phase conception : partant d’un principe constructif très classique en ossature métallique et parpaings, il s’est orienté vers une solution plus audacieuse en structure bois et isolation paille sur proposition de la maîtrise d’oeuvre, idée qui a enthousiasmé la maîtrise d’ouvrage.
Après près de cinq années de réflexion, les travaux ont duré moins d’une année, le mode constructif retenu se résumant à deux semaines pour le montage de la structure.
L’opération a été lauréate en 2011 de l’appel à projet « Bâtiments économes de qualité environnementale en Midi-Pyrénées ».
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L’avis du CeRCAD :
Le choix de maintenir l’école au cœur du village est à signaler, car il aura eu de multiples retombées positives : bien sûr l’amélioration des conditions d’enseignement, l’optimisation de l’espace et des déplacements infra communaux, mais aussi la réorganisation totale des
services publics.
La nécessité de rendre accessible l’école de plain-pied depuis la cour et de
préserver du terrain constructible a guidé l’implantation en hauteur sur la parcelle, mais a généré des déblais-remblais importants compte-tenu de la forte pente du terrain.
On peut regretter le traitement assez minimaliste des espaces extérieurs à ce jour, mais la réflexion n’en est qu’au début : la commune a en effet en projet la création d’un terrain de sports en contrebas de l’école et la valorisation de l’entrée de village.
Les espaces intérieurs sont simples, mais correspondent aux besoins de cette
petite école ; l’organisation avec un espace technique central et les deux classes de part et d’autre fonctionne bien et permet une flexibilité d’utilisation (voire la reconversion future du bâtiment). L’écriture architecturale sobre faisant davantage référence à de l’habitat qu’à un équipement public facilitera cette éventuelle reconversion.
La technique employée, de préfabrication de caissons porteurs en paille, est
intéressante, compte-tenu de la simplicité et de la rapidité de mise en oeuvre. Le travail de partenariat entre l’entreprise de préfabrication des parois et le charpentier local a été exemplaire, et a permis la montée en compétences et le partage d’expériences.
Soulignont également l’exemplarité de cette opération, première réalisation de
bâtiment public en paille en Midi-Pyrénées. Il a ouvert la voie depuis à d’autres projets de collectivités.