Ce projet fait partie des chantiers expérimentaux de l’appel à chantiers exemplaire en économie circulaire du projet Life Waste2Build.
Cette opération exemplaire a été l’opportunité de développer une démarche d’économie circulaire permettant d’optimiser la réutilisation des matériaux in situ et/ou ex situ et de faire la démonstration d’une boucle économique gagnante.
Le premier challenge de cette opération a été d’intégrer la prescription de réemploi à des entreprises déjà titrées. La société CDS étanchéité a donc dû identifier et décrire le processus de dépose soignée des bacs acier, leur tri afin de conserver les meilleures ressources, leur conditionnement et stockage en vue de réemploi et leur traçabilité. Elle a aussi estimé le coût de revente permettant à la fois de prêter un intérêt à la ressource pour d’autres maîtrises d’ouvrage et d’équilibrer les frais concomitants à la dépose sélective.
Le bac acier a une filière de recyclage fonctionnelle intéressante pour les entreprises. La tonne est reprise à 120 € (0,8 €/m²). Sur ce constat, le prix de revente en réemploi a été fixé à 6 €/m² (contre 18-20 €/m² achat en neuf voire 30€ au moment du chantier avec la conjoncture économique des matériaux) soit 800 €/T. La revente permet ainsi de compenser le temps passé à déposer proprement les bacs acier.
De son côté, l’entreprise observe aussi d’autres avantages. La dépose soignée des bacs acier permet de gagner en volume sur le chantier. Dans le cas de démolitions habituelles, les bacs acier sont jetés dans la benne, sans soin particulier, ce qui remplit la benne en volume et impacte le nombre de rotations de bennes. La dépose soignée apporte donc la satisfaction d’un chantier plus propre pour un travail à peine plus compliqué que la dépose habituelle.
Ainsi, près de 2 000 m² de bacs acier vont être déposés et réemployés en clôture de chantier, en bardage et en toiture sur un hangar agricole.
Par ailleurs, la grêle du mois de juin 2022 ayant fait des dégâts, l’entreprise a identifié un besoin de bacs acier sur le Lycée de Vic-en-Bigorre (65). La disponibilité de la ressource neuve étant compromise et fortement impactée financièrement par le contexte politico-économique, cette ressource de réemploi est de circonstance.
Les autres entreprises attributaires d’autres lots ont vu un intérêt dans cette nouvelle manière de faire permettant de sauver en tout 3 371 m² de tôle acier nervurée.
L’entreprise CDS a été contrainte dans ce projet de valoriser en réemploi les tôles acier nervurées et les autres entreprises (Bourdarrios, la Smac) ont suivi car ils ont vu la rentabilité. Le principal frein était donc de changer de paradigme dans la façon de faire.