Fiche rédigée en avril 2011 par Agathe Coquillion (Midi-Pyrénées Bois).
Mot du du maître d’oeuvre
Le maitre d’œuvre a souhaité communiquer sur ce « bout de chemin magnifique » effectué avec la maitrise d’ouvrage et les entreprises ayant participé à ce projet.
Il est très satisfait de ce projet, mené de façon innovante : à la fois sur l’approche du bâtiment (construction saine et écologique) et à la fois pour ce qui est des relations entre les clients et les entreprises intervenantes.
Cette maison est une belle illustration de la construction durable : un projet cohérent, mené en accord avec les différentes parties prenantes.
Mot du du maître d’ouvrage
Les clients, aujourd’hui installés dans leur maison, en sont très satisfaits.
Ils apprécient l’ambiance acoustique, thermique et hygrométrique au sein de leur bâtiment.
Points forts du projet
L’approche de la maîtrise d’ouvrage dans le projet est innovante : les clients désiraient tout d’abord que l’architecte comprenne leur manière de vivre afin qu’il puisse au mieux répondre à leurs attentes et à celles de leur famille. Ainsi, une réelle confiance s’est établie entre les clients et l’architecte.
La volonté de la maitrise d’ouvrage était de vivre dans une maison saine, qui réponde à leurs exigences en matière d’écologie, de qualité et de performance énergétique. Par la suite, les clients se sont impliqués dans le suivi du chantier et dans les choix qui ont été faits tout au long de la construction : ils étaient les garants de la tenue de leurs objectifs.
En fonction des attentes et du budget des clients, la MOE a proposé une ossature bois avec isolation paille. Le mode constructif a été adapté au projet et à l’artisan sélectionné : il s’agit d’une structure en poteaux continus entre les 2 niveaux (balloon frame). Le revêtement intérieur de la paille a été fait en enduit de plâtre ("à l’ancienne"), celui de l’extérieur en barbotine avant pare-pluie et bardage bois en mélèze. Les menuiseries sont en bois-alu.
Une fois les artisans choisis, l’ensemble du projet a été mené en mettant autour de la table le client, l’architecte, le charpentier et le pailleux (artisan isolation paille). Dans le cadre de ce projet au mode constructif peu ordinaire, cette synergie et cette collaboration entre la maitrise d’ouvrage et les entreprises a permis de développer les points particuliers dès la phase de conception ce qui a permis de prendre en compte les solutions de mise en œuvre adaptées.
Un test d’étanchéité à l’air à été effectué au stade hors d’eau - hors d’air afin d’évaluer les postes de fuites d’air.
Limites du projet
A l’origine les clients souhaitaient une maison utilisant un mode de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables, plusieurs pistes ont été envisagées :
- La géothermie par l’intermédiaire de puits. Cependant, la maison étant fortement isolée, la mise en œuvre d’un tel dispositif n’avait pas de réelle justification technique et économique.
- Le chauffage au bois (poêle à bois), l’idée est suspendue face aux difficultés que peuvent représenter ce type de chauffage alternatif lors d’une éventuelle revente de la maison.
Le choix s’est finalement porté sur une chaudière au gaz, avec plancher chauffant, en attendant d’installer prochainement un poële.
Pour l’architecte et les entreprises, ce projet était une première un peu expérimentale : les délais et le coût final du bâtiment ont été revus à la hausse. Le client avait hiérarchisé clairement ses priorités qualitatives qui passaient avant d’autres considérations.
Si les entreprises du gros œuvre ont été impliquées dès la conception du projet, les entreprises du second œuvre n’avaient pas fait l’objet d’une sensibilisation particulière : le niveau d’étanchéité à l’air visé n’avait été abordé que dans les pièces écrites. Les entreprises du second œuvre ont donc fait l’objet d’un suivi particulier afin de les initier aux règles d’intervention sur des ouvrages bois niveau BBC. Ces mêmes entreprises peuvent aujourd’hui utiliser leurs compétences dans ce domaine sur d’autres projets.
Des difficultés ont été rencontrées pour atteindre une réelle planéité des ballots de paille : les quelques défauts ont été compensés par l’enduit de plâtre intérieur. Le pare-pluie extérieur a, quant à lui, été posé sur tasseaux afin d’éviter un éventuel percement par les tiges de paille (choix du charpentier).
Remarques du CeRCAD
- l’ossature bois est continue entre les deux étages : les murs sont donc porteurs sur toute la hauteur du bâtiment
- les contreventements avec une structure en « K » est un procédé constructif original ne permettant pas la préfabrication en atelier
- Sur l’origine des matériaux : si la paille vient du Gers et une partie du bois est du Mélèze local, l’origine des autres matériaux bois reste à vérifier quant à sa provenance locale
- Cette opération demeure en attente d’un retour sur les consommations effectives
Complément d’information (juillet 2011)
A l’époque de la réalisation de cette construction, la problématique majeure était la mise en oeuvre de la paille, matériau non certifié, pouvant générer des problèmes d’assurance.
A noter que :
- la paille a été posée par une entreprise assurée pour cela
- La construction en paille est désormais couverte par des règles professionnelles validées par la C2P (http://www.compaillons.eu/).
Elle sera donc une « technique courante » pour les assureurs à compter du 01/01/2012.