Fiche rédigée en mars 2011 par Sophie Cordier (EnviroBAT Midi-Pyrénées) et Daniel Ponchet (Architecte).
Mot du maître d’œuvre
Dans une impasse d’un quartier résidentiel toulousain, une maison ancienne occupe une petite parcelle avec un jardin en partie arrière.
L’objectif est d’aménager une habitation économe en énergie pour une famille de quatre personnes, dans une démarche environnementale, en construisant en bois et en utilisant de préférence des matériaux durables et naturels.
La partie la mieux conservée de la maison a été entièrement rénovée avec une isolation par l’extérieur, tandis que les annexes ont été démolies pour faire place à une extension compacte en ossature et bardage bois sur deux niveaux.
Points forts du projet
L’objectif à atteindre était d’être inférieur à 80 Kwep/m²/an.
- Pour cela une extrême vigilance a été portée à l’isolation de la partie existante conservée et aux liaisons avec la partie en extension bois afin d’éviter tout ponts thermiques et toutes déperditions, ainsi qu’une bonne étanchéité à l’air.
- Les matériaux utilisés pour l’isolation sont la fibre de bois (isolation par l’extérieur de l’existant et les murs à ossature bois de l’extension), ainsi que la ouate de cellulose pour l’isolation des toitures.
- Une VMC double flux a été installée. Elle est couplée avec un unique poêle à granules de bois placé au centre de l’habitation qui assure parfaitement le chauffage sur les deux niveaux de l’habitation.
- De larges baies vitrées perforent le volume en bois, s’ouvrent sur le jardin et amènent la lumière au cœur de l’habitation. Les plus exposées au soleil sont protégées par les volets bois coulissants qui régulent le confort thermique intérieur.
Enseignements
- L’adhésion du maître d’ouvrage à la démarche de construction environnementale a permis à l’architecte de mettre en œuvre des matériaux qu’il n’avait pas encore pu expérimenter.
- L’essence de bois retenu pour le bardage extérieur, le mélèze est difficile à obtenir : il vient généralement de Sibérie. Pour cette opération, nous avons pu obtenir un bois en provenance d’un scieur des Alpes, malgré son coût de revient beaucoup plus élevé .
- La présence accrue de l’architecte sur le chantier pour sensibiliser et expliquer aux entreprises l’importance de la mise en œuvre pour garantir une bonne étanchéité à l’air.
Limites du projet
- Malgré la forte présence de l’équipe de maîtrise d’œuvre, quelques défauts ont été constatés dans les parois en bois (par caméra thermique). Ils ont été corrigés sans problèmes.
- Le budget du maître d’ouvrage étant très limité, le chauffe eau solaire ainsi que le système de récupération des eaux de pluie , initialement prévus, n’ont pas été installés.
Remarques des partenaires du CeRCAD
- Un des points forts du bâtiment est sa compacité dont il serait intéressant de calculer l’indice.
- A noter la difficulté pour l’équipe de maîtrise d’œuvre à coordonner la ventilation double-flux entre la partie neuve de la maison et le bâtiment d’origine
- Importance de la contrainte des ponts thermiques dans une telle opération de rénovation-extension, pour laquelle la continuité est primordiale dans la mise en œuvre de l’isolation extérieure entre l’ossature bois et le plancher.
- il est regrettable que l’origine du bois ne soit pas locale