Située en bordure du Canal Latéral à la Garonne, la papeterie de Montech a fonctionné de 1857 à 1968, avec une extension créée en 1873. Sur les différents bâtiments du site, deux ont été réhabilités dans le cadre de ce projet et un petit bâtiment neuf a été créé pour les relier.
Principales caractéristiques de l’opération
Passé en marché à procédure adaptée (MAPA), ce projet a rapidement évolué lors de sa conception vers un projet plus important en matière de surfaces et de budget, mais également plus abouti, lui permettant ainsi d’atteindre les objectifs de performance énergétique et de qualité environnementale requis par l’appel à projet régional, auquel la maîtrise d’ouvrage a souhaité candidater dès le départ.
Les bâtiments existants, aveugles en façades ouest, sont très ouverts à l’est, en direction du canal. Les ouvertures ont été comblées par des parois vitrées. Les parois opaques de briques de terre cuite, de 72 cm d’épaisseur, ont été isolées par l’intérieur. Toitures et dallages ont été refaits (avec conservation de certains éléments comme les fermes) et isolés.
Au nord, l’espace se prolonge par une terrasse et un jardin.
Le bâtiment d’accueil, boîte neuve à l’architecture contemporaine sobre, est orienté plein sud et protégé du soleil estival par une large casquette.
L’utilisation de matériaux biosourcés a été privilégiée pour l’isolation (fibre de bois et chanvre, liège) dès que cela était possible et pour les aménagements intérieurs et extérieurs (bois).
Le chantier a été réalisé sans accroc, presque exclusivement par de petites entreprises locales. Aucune d’entre elles n’était spécialisée en patrimoine. Certains travaux de maçonnerie, comme la reprise des moucharabiés, ont été réalisés en insertion avec des chantiers-écoles du GRETA.
A l’intérieur, les différents espaces (ludothèque, médiathèque, cyberbase et bureau d’information jeunesse) ont été conçus pour pouvoir être utilisés de façon séparées, tout en mutualisant certaines zones d’accès et de service. Mais les cloisonnements sont invisibles, mettant ainsi en valeur les volumes.
L’innovation technique : une combinaison de ressources hélio-géothermiques
Le projet a mis en oeuvre deux innovations majeures pour alimenter son circuit de chauffage :
- l’utilisation de l’eau du Canal Latéral à la Garonne
Une dérivation du canal (eau à environ 12°C) a été créée pour alimenter, via une PAC hydraulique, le circuit de chauffage. Avant d’être réinjectée au canal, l’eau est remise en température dans des bassins extérieurs, qui jouent également un rôle d’agrément.
- l’utilisation d’un concentrateur solaire cylindro-parabolique
Les rayons du soleil se concentrent dans un tube, dans lequel circule un fluide caloporteur qui cède ses calories, via un échangeur, au circuit de chauffage. L’eau peut monter jusqu’à 70°C en fonctionnement optimal. Un dispositif d’horlogerie (et non un trackeur) permet au concentrateur de suivre la courbe du soleil.
Une chaudière gaz sert de secours en cas de nécessité (absence de soleil et canal vide pour cause de maintenance).
La chaufferie, aujourd’hui surdimensionnée pour la médiathèque, est déportée le long d’un bâtiment qui n’a pas encore été réhabilité, afin d’être mutualisée avec le reste du site lors d’un futur projet de réhabilitation. Son implantation a été réalisée en fonction de la topographie des lieux (sa toiture pouvant servir de terrasse au futur projet).
Le point de vue de l’architecte
L’été, le bâtiment est très confortable sans climatisation car il est très lourd. La façade ouest, aveugle, ne pose évidemment aucun problème. Au sud, la casquette joue pleinement son rôle. Quant à la façade est, elle dispose de stores extérieurs même si ce n’est qu’une lumière du matin.
La ventilation nocturne est rendue possible grâce à des ouvrants en façade nord et derrière les moucharabiés.
L’hiver, le confort est également au rendez-vous grâce aux deux circuits de distribution : celui du plancher chauffant, qui assure la base, et celui des radiateurs, qui permet une réactivité et une finesse de réglage inégalable. C’est forcément plus cher à l’installation, mais on s’y retrouve au niveau du confort.
La réussite de ce projet tient en grande partie à la présence et à l’écoute de la maîtrise d’ouvrage (élus et personnels techniques). A tout point de vue, le ressenti n’est que positif !
« Ce projet a été très formateur, il a amélioré ma façon de travailler ».
« Sur un projet comme celui-ci, je suis prêt à repartir dès demain ! »