L’étude de l’équipe d’Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm, a été conduite dans six villes françaises, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Strasbourg et Reims sur 401 classes de 108 écoles primaires. Les chercheurs se sont penchés pendant une année scolaire sur l’exposition aux principaux polluants atmosphériques de 6.590 enfants, âgés de dix ans en moyenne, et ont analysé le lien avec l’asthme et les rhinites développés par ces écoliers.
Les chercheurs ont analysé les concentrations de différents polluants atmosphériques : les particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètre (PM2.5) et le dioxyde d’azote (NO2) qui proviennent essentiellement de la combustion automobile et peuvent rentrer par transfert (en ouvrant les fenêtres) à l’intérieur des locaux.
Ils ont également analysés des aldéhydes, polluants intérieurs issus de nombreuses sources :
- les produits de combustion (cigarette, bougies, encens, cheminée, cuisinières à gaz),
- de construction et de décoration (bois, parquets stratifiés, des colles de moquettes, des papiers peints, mais également des vernis, des mousses isolantes),
- d’entretien (détergents, désinfectants, lingettes) et de traitement (insecticides)…
Les enfants sont plus sensibles aux effets de la pollution de l’air que les adultes. D’après les chercheurs, la pollution de l’air intérieur peut entraîner chez eux des problèmes de santé à court et à long termes tels que :
- la congestion nasale,
- des irritations de la peau et des yeux,
- des réactions allergiques, de l’asthme,
- des maux de tête,
- de la fatigue,
- des vertiges,
- des nausées.
Or, dans les pays industrialisés, les enfants passent environ 80% de leur temps à l’intérieur, en grande partie à l’école. La mauvaise qualité de l’air intérieur pourrait à terme détériorer la santé allergique et respiratoire des enfants. Il est donc important de maintenir une bonne qualité de l’air en classe. Cela permettrait de limiter les risques de développer les signes cliniques des rhinites et de l’asthme. Cette action doit être accompagnée par une surveillance stricte de l’exposition des enfants aux polluants à la maison et à l’extérieur.