Le travail de nivellement est conçu comme l’interface concrète entre le dessus et le dessous, par des plissements, des ruptures, des aplats. Tout en renvoyant à la question du territoire géographique par les courbes de niveau, le nivellement permet de faire « atterrir » le projet.
La topographie est plus qu’une surface lisse et doit être plutôt regardée à travers l’ensemble des énergies qui la transforment continuellement. C’est une surface de production « dotée d’une puissance tectonique »1. Ces énergies peuvent être des eaux de ruissellement ou souterraines, des turbulences de vent, la composition chimique du sol ou la direction de la pente.
Ces flux offrent un large éventail de possibilités de conception s’ils sont pensés ensemble dans leur capacité prospective. Frédéric Nantois parle de la différence de passer d’une « géographie territoriale à une géographie de l’écoulement, d’un objet stable à un processus instable » 2. L’objectif est de provoquer la fusion de ces dynamiques pour constituer le projet d’espace.
1. Elissa Rosenberg, L’imagination topographique, Les Carnets du Paysage, n°8, p.7, Versailles, 2002
2. Frédéric Nantois, Pour en finir avec le jardin ? In Inter Paysage, p.8-11, Montréal, 1998