Ce projet de construction a été reconnu Or en phase Conception de la démarche BDO et se présentera prochainement à l’évaluation de sa phase Réalisation.
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Pour assurer une garantie d’origine et une traçabilité du bois à 100%, le Conseil Départemental de l’Aveyron et la Communauté de Communes Larzac et Vallées ont recouru massivement au bois certifié Bois des Territoires du Massif Central.
Présentation du projet en salle
> L’après-midi démarre par un mot d’accueil de Monsieur Arnaud Viala, Président du Conseil départemental de l’Aveyron, puis de Madame Geneviève Gasq-Barès, Présidente de l’association des Collectivités forestières de l’Aveyron.
Le choix d’implantation d’un nouveau collège sur la commune de La Cavalerie s’explique par la croissance démographique de la zone et son relatif éloignement de Millau. Initié en 2016, le projet s’est tourné vers l’avenir avec de fortes ambitions de performance énergétique et de décarbonation de façon à créer un effet de levier sur l’ensemble du département.
Le gymnase, contigu au collège, a été construit avec les mêmes exigences environnementales que celles du collège. Il a été réalisé dans la même opération via un groupement de commandes de maîtrise d’ouvrage coordonnée par le Département.
Parmi les matériaux choisis pour leur construction, le bois est une ressource essentielle. Cette visite s’inscrit d’ailleurs dans le cadre du Pacte Construction Bois Occitanie, signé par les acteurs publics qui s’engagent en faveur de l’utilisation du bois dans la construction et la rénovation de bâtiments.
Le recours à la certification BTMC permet en outre d’utiliser la ressource disponible au plus près du projet.
> Jérémie Maillot, chargé de mission Bois construction et John Pellier, Directeur adjoint des Collectivités forestières Occitanie nous présentent les engagements de ce Pacte et plus généralement, l’accompagnement technique que réalisent les Collectivités forestières pour les élus, dans les différents rôles qu’ils ont à mener sur leurs territoires : que ce soit en tant que propriétaires forestiers, aménageurs du territoire, responsables de la sécurité (incendie notamment), médiateurs locaux ou en tant que maîtres d’ouvrage de bâtiments comme c’est le cas ici.
Ils nous détaillent l’importance de l’enjeu à mobiliser du bois issu de nos forêts plutôt que du bois importé au vu des retombées économiques bien plus importantes que cela génère sur les territoires. Et nous rappellent que la filière bois contribue malheureusement toujours largement au déficit de la balance commerciale française.
> C’est ensuite au tour de Stéphane Goubelle, du Conseil départemental de l’Aveyron et d’Ondine Rouby, d’Aveyron Ingénierie de nous présenter leur démarche en tant que maître d’ouvrage de cette opération.
Le passage par un groupement de commande pour réaliser les deux bâtiments Collège et Gymnase a permis de maîtriser le budget grâce à la mutualisation de certains moyens, comme la base de vie par exemple.
L’opération a mobilisé 2 architectes, 8 bureaux d’études techniques et 45 entreprises dont 38 aveyronnaises.
Lancés en 2020 en pleine période Covid, les travaux se sont terminés en février 2023 pour le gymnase (1800 m², 5,3 M€ TTC) et en juillet 2023 pour le collège (3550 m², 16 M€ TTC).
88 collégiens ont été accueillis à la rentrée de septembre, avec une montée en charge qui se fera progressivement chaque année.
L’opération comprend aussi un restaurant scolaire avec une cuisine de production, qui confectionnera les repas pour les collégiens bien sûr, mais également pour les scolaires des écoles voisines.
Ce qui a fait la qualité de ce projet, son ADN, c’est le véritable travail collectif qui a été réalisé, grâce à la combinaison d’une programmation forte, de la démarche BDO et d’une démarche d’assistance à maîtrise d’usage. Les outils qui ont été utilisés ne sont pas nouveaux, mais la façon de les combiner est innovante.
> Olivier Schertenleib, de l’agence BPA Architecture prend ensuite la parole pour nous détailler le parti-pris architectural et les éléments forts du projet.
Le site sur lequel s’implantent les bâtiments, un peu à l’écart du village mais jouxtant le groupe scolaire, est un ancien terrain agricole en pente douce vers le nord. Les architectes ont cherché à minimiser l’empreinte des bâtiments sur la parcelle, en ménageant des vues vers le sud pour restituer le paysage.
Collège et gymnase sont orientés nord/sud, avec les volumes les plus imposants en R+1 tournés vers le parvis public côté nord. Les volumes en RDC sont traités avec des toitures végétalisées et la toiture du gymnase accueille la production photovoltaïque (avec une installation pour la commune et une autre pour le département, production en revente totale).
Le trait d’union entre les deux bâtiments est la pierre massive porteuse – pierre monolithique de Pont-du-Gard – avec des blocs qui pèsent chacun 2 tonnes (!), le reste étant le bois et le béton.
Le collège est organisé autour d’une grande rue intérieure, car le site est souvent soumis au vent et aux intempéries. Cette rue comprend toutes les fonctions de service.
Les locaux avec beaucoup d’apports internes (administratif, CDI, informatique) et les salles d’enseignement spécialisé sont localisées au nord, quand les salles d’enseignement banalisé sont au sud.
De grands sheds sont positionnés au centre de la rue intérieure et de l’aile restauration, de façon à amener de la lumière naturelle au sein de ces larges bâtiments.
Les planchers intermédiaires sont des planchers mixtes bois-béton, qui permettent ainsi de réduire l’épaisseur de béton de 20-25 cm à 8-10 cm.
Les murs ossature bois sont isolés en paille (provenance Gard) et ont été préfabriqués dans les ateliers de l’entreprise de charpente Maliges.
Un prototype grandeur nature a été réalisé avant la mise en production, de façon à valider sur chantier la mise au point du pare-pluie et des différents raccords notamment.
Le collège et le gymnase sont construits sur un vide sanitaire ventilé, en raison de la présence importante de radon. Des mesures effectuées avant le démarrage des travaux ont en effet révélé des valeurs plus importantes que ce que présageait le classement de la commune (potentiel de catégorie 2).
La réalisation des fondations a été particulièrement complexe en raison de la nature karstique du sol : suivant le sondage géotechnique, ce sont des massifs classiques peu profonds ou des micropieux très profonds qui ont été mis en oeuvre, parfois à des distances très proches l’une de l’autre.
> Les présentations se terminent avec les interventions d’Envirobat Occitanie, qui rappelle les points-clés de la démarche BDO, et de Pascal Jolivel, chargé de mission certification pour l’Association Bois des Territoires du Massif central, qui détaille les principales étapes et atouts de la marque Bois des Territoires du Massif central.
La certification a maintenant 5 ans : 33 entreprises sont certifiées BTMC dont une douzaine en Occitanie, et une vingtaine – dont la moitié en Occitanie – sont en cours de certification. Les seuls produits non certifiables actuellement sont les panneaux CLT ou OSB, car ils ne sont pas transformés dans le périmètre couvert par la démarche.
Sur cette opération, ce sont 149 m3 de bois local ayant parcouru 397 km en moyenne qui ont été mobilisés (essences : Epicea et Douglas), comme permet de le montrer l’application BoisLocal créée par les marques de certification territoriales.
Merci à tous les acteurs impliqués pour ce beau projet et cette visite enrichissante. Rendez-vous début 2024 pour la commission BDO de la phase Réalisation !