Le projet Village La Poste Toulouse comprend la réhabilitation d’un bâtiment emblématique de style art-déco datant de 1928. Situé au cœur du quartier Saint Aubin à Toulouse, entre la Garonne et le Canal du Midi, ce projet prévoit à terme la création de 6000 m² de surface tertiaire avec un budget total estimé à 9,6 M€ HT (dépollution comprise). La Poste Immobilier est maître d’ouvrage du projet. L’équipe de maîtrise d’œuvre comprend l’agence HARTER Architecture, Virginie LUGOL (architecte du patrimoine), BETEM (BET structure et fluide), EEC (économiste et OPC), GAMBA (BET acoustique), Ecovitalis (BET environnement) et ANTEA (BET démolition et désamiantage).
Avant de débuter la visite, plusieurs acteurs du projet ont pris la parole pour présenter les grands enjeux de cette vaste réhabilitation patrimoniale :
Eric BERTHOME, directeur régional adjoint de La Poste Immobilier, a introduit le projet en rappelant que les « Villages La Poste » ont pour objectif de rassembler différents types d’activités tertiaires en un seul bâtiment pour ainsi coordonner le maillage sur les grandes métropoles françaises. Le projet de cette rénovation a débuté en 2018, avec un chantier prévu entre 2022 et 2024. Il s’agit d’un bâtiment ancien où le désamiantage s’est avéré une problématique majeure pour l’équipe projet. La Poste Immobilier a souhaité réaliser une réhabilitation globale et performante en une fois, pour éviter les interventions successives en site occupé, et se mettre en conformité avec les futures exigences du décret Eco Energie Tertiaire.
Rénovation du patrimoine remarquable
Nathalie FAUQUE, agence d’architecture Virginie Lugol, a parlé plus en détails des éléments patrimoniaux et remarquables du projet. Construit en 1928 par l’architecte Léon JAUSSELY, ce bâtiment se distingue par sa taille et son homogénéité. Il propose une architecture contemporaine remarquable. Ses façades sont régulières, austères, avec une conception basée sur le nombre d’Or. Quelques éléments de décor, tels que des bas reliefs ou une mosaïque côté cour, viennent rompre cette homogénéité globale. L’appareillage de brique offre une modénature très particulière, ainsi que les gardes corps et les grilles. Le travail de la lumière y est remarquable, avec de très grandes ouvertures et des cages d’escalier éclairées naturellement grâce à de larges verrières. Avec le temps, les couches successives de rénovation sont venues appauvrir la qualité architecturale du bâtiment, comme l’illustrent les différents types de menuiseries (bois, PVC, alu) et le délaissement de certains éléments, tels que les stores en bois d’origine. Le projet de réhabilitation récupère donc un grand nombre des éléments patrimoniaux d’origine tout en créant un espace de travail moderne, modulable, réparti sur 6 secteurs, chacun pouvant être géré indépendamment de l’autre.
Objectifs environnementaux
Claire DUPLAN, cheffe de projet qualité environnementale des bâtiments chez Ecovitalis, a ensuite détaillé les objectifs environnementaux du projet, à travers la labélisation HQE tertiaire, niveau excellent. Elle a notamment évoqué la performance de l’isolation sur les murs et en toiture, le choix de vitrage, les questions d’étanchéité, la végétalisation de la toiture, les choix de matériaux, le tri des déchets et la labélisation OsmoZ, qui distingue les projets en faveur d’une qualité de vie au travail significative (QVT).
Logique de Réemploi
Alexis THOUZEAU, conducteur de travaux pour l’entreprise 3D Services (filiale du groupe GBMP), a pris la parole en dernier pour évoquer le travail de valorisation réalisé pour une bonne partie des déchets issus de ce chantier de rénovation. 45 tonnes de matériaux ont ainsi pu être récoltés en vue de leur réemploi sur le site (le sable en toiture a servi de remblai, l’isolation a servi de fond de coffrage, les sanitaires pour conservation) et hors site avec l’intervention d’Emmaüs et la société d’aviation Aura Aéro. Ces-derniers sont venus visiter le chantier afin d’indiquer les éléments qu’ils souhaitaient récupérer et repérer les zones de stockage et moyens de transport. Ainsi, armoires, faux-plafonds, dalles de sol, climatisations, bois, plâtres, briques, radiateurs ont été valorisés en réemploi hors site, en parallèle de la phase de désamiantage / démolition. La démolition quant à elle s’est faite avec des rotations des bennes de collecte denses jusqu’à deux fois par jour et des zones tampon dans les bâtiments pour éviter d’entasser les déchets dans la cours. En tout, ce sont 350 tonnes de déchets dont 300 tonnes qui ont été revalorisés grâce au tri minutieux de l’entreprise Corudo (bois, plâtre, briques).
Envirobat Occitanie et La Poste Immobilier remercient chaleureusement l’ensemble des acteurs du projet qui se sont rendus disponibles pour cette visite et les nombreux participants présents.
